En France, les attaques contre les symboles de l’Algérie se multiplient. Pour sa campagne électorale des élections régionales du 14 mars prochain, le Front national (FN), parti d’extrême-droite, a choisi de placarder des affiches où l’on peut lire « Non à l’islamisme » et dans lesquelles on voit une femme en burqa devant une carte de la France couverte du drapeau algérien et transpercée de minarets sous forme de missiles. L’affiche électorale du Front national s’inspire de celle d’un parti politique suisse qui avait mené la campagne antiminarets dans ce pays.
Révélée par le journal « Le Parisien », l’affiche du FN a provoqué une réaction d’indignation de plusieurs associations franco-algériennes et de lutte contre le racisme comme le Mrap et le CRAN. L’Espace franco-algérien a décidé de porter plainte contre le FN et le journal Le Parisien qui a publié les affiches. « Nous, Franco-Algériens, légitimement attachés à notre pays d’origine, nous nous offusquons de cet amalgame grossier qui fait des Algériens et des Franco-Algériens des terroristes en puissance », écrit l’Espace franco-algérien dans un communiqué.
« On veut porter atteinte à nos origines et à notre présence en France », s’indigne Akli Mellouli, élu socialiste et président de l’Espace franco-algérien. Avant de s’interroger : « s’agit-il d’une remise en cause de l’indépendance algérienne ? ». Dans l’avenir, M. Mellouli affirme que l’Espace franco-algérien portera systématiquement plainte « à chaque fois qu’il y aura une atteinte à nos origines ou à notre pays d’origine ».
Pour sa part, une source diplomatique algérienne à Paris n’a pas exclu que l’Etat algérien se porte partie civile dans cette affaire. En utilisant le drapeau national dans ses affiches, le parti d’extrême-droite a en effet porté atteinte à l’image de l’Algérie. Curieusement, aucun responsable gouvernemental français n’a condamné l’initiative du FN. Une attitude qui risque de contribuer à aggraver les tensions entre Alger et Paris d’autant qu’elle intervient quelques semaines après l’inscription par la France de l’Algérie sur la liste des pays à risque terroriste.