Sept années après le terrible séisme du 21 mai 2003 qui a détruit une bonne partie du centre du pays et touché de plein fouet la région de Tigzirt-sur-mer, le dossier des indemnisations n'est toujours pas clôturé. En effet, de nombreux citoyens qui ont reçu la visite des techniciens du CTC chez eux pour les relevés de constats des effets du séisme et qui ont eu droit, après, à une modique somme pour la réhabilitation de leur logis sont aujourd'hui privés, eux et leurs conjoints, de toute aide de la part de l'État en matière de logement. Pis encore, certains n'ont pas accepté de retirer l'argent en question car, le montant alloué et très en dessous des besoins réels de confortement, mais demeurent toujours privés de leurs droits à l'aide à l'auto-construction. «J'ai deux pièces construites en parpaing pour abriter six personnes, ce que je veux c'est une aide à l'auto-construction en bonne et due forme et non pas une somme de rien du tout pour réhabiliter cette masure. Une somme que je n'ai même pas retirée» nous dit un de nos interlocuteurs. Ce dernier et ses camarades d'infortune, durant sept ans, ont écrit à tous les responsables sans jamais pouvoir dénouer leur situation. Pour la CNL, c'est le logiciel informatique qui décide. Si le nom d'un malheureux mal logé figure dans le fichier, pour l'institution, il est donc bien logé. «Mais, se demande- t-on comment peut-on réhabiliter une vieille maison construite en pierre sèche et continuer à y vivre toute sa vie?» s'interroge une victime de la gestion catastrophique de l'après séisme. D'autres se trouvant dans des cas similaires demandent à rembourser l'argent reçu après le séisme pour pouvoir bénéficier de l'actuelle opportunité qu'est l'aide à l'auto-construction, mais en vain. Aujourd'hui, force est de constater que sept ans après la catastrophe naturelle qui a appauvri encore plus les ménages à faible revenu, la CNL n'a pas manqué d'achever l'oeuvre du séisme.
Le courrier d'Algerie.
Le courrier d'Algerie.