C’est une véritable hémorragie. Quelque 71 500 diplômés universitaires ont quitté l’Algérie entre 1994 et 2006, a révélé ce dimanche 17 avril le chercheur Ahmed Guessoum lors d’une conférence à Médéa sur le thème de la fuite des cerveaux. Cette fuite des cerveaux a causé à l'Algérie des pertes estimées à quelque 40 milliards de dollars, selon le même chercheur.
Le Royaume-Uni, la France, le Canada et les États‑Unis sont les principaux pays qui attirent l’élite nationale, a précisé le chercheur. Selon cet enseignant de l’université de Bab Ezzouar (USTHB), qui cite un rapport du Conseil national économique et social (CNES), plus de 10 000 médecins ont quitté l’Algérie durant cette période pour s’établir essentiellement en France. Les universités nord‑américaines, quant à elles, ont accueilli pas moins de 18 000 universitaires algériens et cadres de haut niveau, parmi lesquels figurent 3000 chercheurs.
La dégradation de la situation sécuritaire, les conditions socioprofessionnelles, l’absence d’un climat propice à la recherche et la formation des élites, les entraves à la liberté d’initiatives et l’absence de débouchés sont les principales causes du départ massif des diplômés, a‑t‑il relevé.
TSA.