Salut tout le monde, voici une info que j'aurai dû poster en rubrique " blagues et humour "
Comment assurer la stabilité d’un pays déjà instable ? Le secrétaire général du FLN ( Front de libération nationale), Abdelaziz Belkhadem, a trouvé la potion magique : offrir un mandat à vie, le quatrième, au président Bouteflika.
Le patron de l’ex-parti unique n’a pas trouvé meilleure manière de faire diversion sur la crise qui secoue le FLN que de sortir de son chapeau la candidature de Bouteflika à l’élection présidentielle de 2014. Arrivé au pouvoir en avril 1999, le chef de l’Etat a fait amender la constitution en avril 2008 afin de s’assurer une présidence à vie, avec ou sans le FLN.
Le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem est revenu avec plus de précision sur son annonce de la candidature du président Bouteflika à quatrième mandat au nom du FLN, faite jeudi 23 décembre à l’ouverture des travaux de la 3ème session du Comité Central. « Proposer Abdelaziz Bouteflika aux élections présidentielles de 2014 est une position tout à fait naturelle. Nous n’avons proposé, en fait, que notre président », déclare-t-il lors d’une conférence de presse animée, samedi 25 décembre au siège national du FLN à Alger. Pourquoi diable une telle annonce alors que le parti est secoué par une dissidence interne qui met en cause le leadership de Belkhadem ? Pourquoi une telle annonce alors que Bouteflika n’a pas encore bouclé la deuxième année de son troisième mandat ?
Explications de Belkhadem : « Il y a eu beaucoup de supputations autour de la question. Notre objectif est clair. Si nous avons fait cela, c’est pour que le pays ne soit pas bloqué, pour que le programme présidentiel soit réalisé. L’incertitude n’est pas de mise. Comme cela, les gens seront soulagés ». Qui bloque le pays ? Le FLN ? Les redresseurs ? Les opposants à Bouteflika ? Qui bloque la réalisation du programme présidentiel ? A quels « gens » Belkhadem fait-il référence ?
Abdelaziz Belkhadem croit pouvoir, à travers cette annonce prématurée, couper court aux rumeurs et aux spéculations qui entourent la présidentielle de 2014. « Il y a des parties qui commencent déjà à s’échauffer pour se positionner au devant de la scène en anticipant sur les événements. Nous leur diront restez calmes, la présidentielle est encore loin », enchaîne-t-il. Fort bien.
Le SG du FLN, ancien Chef du gouvernement entre mai 2006 et juin 2008, représentant personnel du chef de l’Etat, ne fournit pas de détails sur ces parties qui commencent à « s’échauffer » et à se « positionner » pas plus qu’il ne précise si ces parties se situent à l’intérieur de son parti ou à sa périphérie ou au sein de l’opposition.
Fait-il référence aux rumeurs distillées par certains organes de presse qui laissent croire que le frère du chef de l’Etat, Said Bouteflika qui occupe les fonctions de conseiller occulte à la présidence, nourrirait des ambitions présidentielles pour succéder à son frère ainé ? Fait-il référence aux rumeurs qui le disent lui aussi intéressé par la succession de Bouteflika ? Chez Belkhadem, tout est dans l’allusion, le non-dit, le sous-entendu.
L’Algérie étant un pays où le pluralisme politique est garanti sur papier, rien et personne, en théorie, ne peut empêcher « des parties » de s’échauffer pour la présidentielle de 2010. Sauf le FLN de Belkhadem. Quand ce dernier s’irrite des ambitions présidentielles de certains, il leur « demande de rester clames », leur signifie qu’il est encore tôt de songer à 2014, que l’échéance est lointaine. Pour autant, Abdelaziz Belkhadem ne se gène pas d’annoncer, le 23 décembre 2010, que Bouteflika sera le candidat du FLN pour un quatrième mandat. En somme ce qui est valable pour le FLN ne l’est pas pour les autres. Si la présidentielle « est encore loin » comme le rappelle l’ex-Chef du gouvernement, pourquoi annonce-t-il en décembre 2010 qu’Abdelaziz Bouteflika, qui assume la fonction de président d’honneur du FLN depuis janvier 2005, est le candidat du parti ?
La tentative maladroite de Belkhadem de couper court aux rumeurs et aux supputations, ses explications sur une prétendue stabilité du pays que garantirait l’annonce de la candidature de Bouteflika confortent la conviction faite chez les uns et les autres que le pouvoir en Algérie a été privatisé par et au profit du clan présidentiel.
En dépit de son état de santé fragilisé par la maladie, malgré son âge avancé ( le président est né en 1937), faisant fi du principe de l’alternance au pouvoir, Abdelaziz Bouteflika n’a pas hésité à amender, en novembre 2008, la Constitution de 1996 pour faire sauter le verrou qui limitait l’exercice présidentiel à deux mandats. On s’en doutait bien. L’amendement de la loi fondamentale visait à garantir à Abdelaziz Bouteflika une présidence à vie. Son représentant personnel, néanmoins ministre d’Etat et SG du FLN, Abdelaziz Belkhadem, vient le confirmer.
DNA.