par dellys Mer 28 Juil - 12:14Actualité (Mercredi 28 Juillet 2010)
Le directeur du Centre Islam et démocratie préconise
“Les régimes arabes doivent se démocratiser”
Par : Arab Chih
Lu : (988 fois)
Le Pr Masmoudi estime que l’absence de respect des droits de l’homme et des libertés dans les pays de la région écorche gravement l’image de l’Islam aux Étas-Unis.
Pour cause de non-respect des libertés et des droits de l’homme dans leurs pays d’origine, les Arabes établis aux états-Unis éprouvent les pires difficultés à vendre l’image de l’Islam auprès des Américains. C’est là une récrimination du professeur Redhouane Masmoudi, directeur du Centre Islam et démocratie, basé aux états-Unis, qui a animé, hier, une conférence au siège du journal arabophone Echaâb. Pour lui, pas un seul pays arabe ne peut servir de modèle en la matière. “Chez les musulmans, il y a la Turquie qui peut servir de modèle. Mais pas un seul pays arabe n’est, aujourd’hui, apte à servir d’exemple. Nous ne sommes pas un exemple des valeurs de l’Islam qu’on trouvera plus en Occident que chez les musulmans. Personnellement, je me sens plus libre aux états-Unis que dans aucun autre pays arabe”, regrette-t-il. Aussi, il n’a pas hésité à demander à l’administration Obama de cesser de soutenir les régimes dictatoriaux dans les pays musulmans pour permettre aux peuples de s’exprimer librement et asseoir des systèmes démocratiques. Une revendication formulée devant Abdelaziz Belkhadem, ministre d’état et secrétaire général du FLN, qui, dans son intervention, a endossé aux Américains une part de responsabilité dans la naissance des mouvements extrémistes comme les talibans, tout en encourageant les Arabes des états-Unis à se regrouper en lobby.
Critique mais réaliste, le professeur Redhouane Masmoudi estime que les musulmans doivent cesser de jeter la responsabilité de tous leurs malheurs sur les états-Unis et se soumettre à des révisions déchirantes. De son point de vue, ce n’est pas par le discours que les musulmans changeront l’image que les autres se font d’eux, mais par les actes et en présentant des modèles. “Nous devons changer notre vision sur l’Islam en présentant de nouvelles lectures qui sont compatibles avec le monde d’aujourd’hui”, s’écrie-t-il.
L’autre idée défendue par le professeur Masmoudi est que les musulmans doivent faire preuve d’intelligence et de tact pour ne pas entrer en conflit avec la première puissance mondiale. “Les valeurs de justice et de liberté, chères à l’Amérique, sont aussi celles de l’Islam. Il y a un grand danger pour l’Amérique comme pour l’Islam d’entrer dans une guerre verbale ou réelle. Ce qu’il faut savoir c’est qu’il y a un lobby juif extrémiste qui est contre les Arabes et les musulmans et qui veut les faire entrer en guerre contre les USA. On ne doit pas tomber dans ce piège”, explique-t-il. “Il faut insister sur la valeur de liberté dans l’Islam et nous devons avoir des relations avec les instituions américaines, les organismes indépendants et les centres de recherches qui ont une grande influence dans la prise de décision”, préconise-t-il. L’autre solution proposée par M. Masmoudi pour amener les USA à changer de politique vis-à-vis du monde musulman est de se projeter en acteur, en se donnant une stratégie tout en constituant un lobby arabe qui fera le contrepoids au lobby juif. Très optimiste, il assure qu’il y aura du changement dans la politique américaine. D’où tire-t-il une telle conviction ? “Les Juifs des états-Unis ne soutiennent plus la politique israélienne. En outre, la relation entre les états-Unis et Israël s’est, quelque peu, détériorée au point d’inquiéter les Israéliens eux-mêmes”, explique-t-il. L’artisan de ce changement n’est autre que Barack Obama dont l’élection à la tête de la plus grande puissance du monde n’est pas, aux yeux du professeur Masmoudi, “peu de choses”. “C’est une opportunité historique qui doit être exploitée car elle ne se représentera plus”, recommande-t-il. à l’entendre, le bilan de la présidence d’Obama est satisfaisant. La revendication de son organisme est que l’actuelle administration américaine mette un surcroît de pression sur Israël.
Le directeur du Centre Islam et démocratie préconise
“Les régimes arabes doivent se démocratiser”
Par : Arab Chih
Lu : (988 fois)
Le Pr Masmoudi estime que l’absence de respect des droits de l’homme et des libertés dans les pays de la région écorche gravement l’image de l’Islam aux Étas-Unis.
Pour cause de non-respect des libertés et des droits de l’homme dans leurs pays d’origine, les Arabes établis aux états-Unis éprouvent les pires difficultés à vendre l’image de l’Islam auprès des Américains. C’est là une récrimination du professeur Redhouane Masmoudi, directeur du Centre Islam et démocratie, basé aux états-Unis, qui a animé, hier, une conférence au siège du journal arabophone Echaâb. Pour lui, pas un seul pays arabe ne peut servir de modèle en la matière. “Chez les musulmans, il y a la Turquie qui peut servir de modèle. Mais pas un seul pays arabe n’est, aujourd’hui, apte à servir d’exemple. Nous ne sommes pas un exemple des valeurs de l’Islam qu’on trouvera plus en Occident que chez les musulmans. Personnellement, je me sens plus libre aux états-Unis que dans aucun autre pays arabe”, regrette-t-il. Aussi, il n’a pas hésité à demander à l’administration Obama de cesser de soutenir les régimes dictatoriaux dans les pays musulmans pour permettre aux peuples de s’exprimer librement et asseoir des systèmes démocratiques. Une revendication formulée devant Abdelaziz Belkhadem, ministre d’état et secrétaire général du FLN, qui, dans son intervention, a endossé aux Américains une part de responsabilité dans la naissance des mouvements extrémistes comme les talibans, tout en encourageant les Arabes des états-Unis à se regrouper en lobby.
Critique mais réaliste, le professeur Redhouane Masmoudi estime que les musulmans doivent cesser de jeter la responsabilité de tous leurs malheurs sur les états-Unis et se soumettre à des révisions déchirantes. De son point de vue, ce n’est pas par le discours que les musulmans changeront l’image que les autres se font d’eux, mais par les actes et en présentant des modèles. “Nous devons changer notre vision sur l’Islam en présentant de nouvelles lectures qui sont compatibles avec le monde d’aujourd’hui”, s’écrie-t-il.
L’autre idée défendue par le professeur Masmoudi est que les musulmans doivent faire preuve d’intelligence et de tact pour ne pas entrer en conflit avec la première puissance mondiale. “Les valeurs de justice et de liberté, chères à l’Amérique, sont aussi celles de l’Islam. Il y a un grand danger pour l’Amérique comme pour l’Islam d’entrer dans une guerre verbale ou réelle. Ce qu’il faut savoir c’est qu’il y a un lobby juif extrémiste qui est contre les Arabes et les musulmans et qui veut les faire entrer en guerre contre les USA. On ne doit pas tomber dans ce piège”, explique-t-il. “Il faut insister sur la valeur de liberté dans l’Islam et nous devons avoir des relations avec les instituions américaines, les organismes indépendants et les centres de recherches qui ont une grande influence dans la prise de décision”, préconise-t-il. L’autre solution proposée par M. Masmoudi pour amener les USA à changer de politique vis-à-vis du monde musulman est de se projeter en acteur, en se donnant une stratégie tout en constituant un lobby arabe qui fera le contrepoids au lobby juif. Très optimiste, il assure qu’il y aura du changement dans la politique américaine. D’où tire-t-il une telle conviction ? “Les Juifs des états-Unis ne soutiennent plus la politique israélienne. En outre, la relation entre les états-Unis et Israël s’est, quelque peu, détériorée au point d’inquiéter les Israéliens eux-mêmes”, explique-t-il. L’artisan de ce changement n’est autre que Barack Obama dont l’élection à la tête de la plus grande puissance du monde n’est pas, aux yeux du professeur Masmoudi, “peu de choses”. “C’est une opportunité historique qui doit être exploitée car elle ne se représentera plus”, recommande-t-il. à l’entendre, le bilan de la présidence d’Obama est satisfaisant. La revendication de son organisme est que l’actuelle administration américaine mette un surcroît de pression sur Israël.
