Au lendemain du violent séisme, du 21 mai 2003, qui a ravagé toute la ville de Dellys, les autorités locales se sont retrouvées face au plus grand drame humain de la vie de la commune. Passés les travaux de sauvetages et de secours d'urgence, le temps est venu de reloger les familles sinistrées. Ces dernières se chiffrent à des centaines et le parc logement disponible ou en construction ne représente rien par rapport à la demande qui a grossi, effroyablement, après la catastrophe naturelle. La solution à tout ce désastre est dictée depuis la présidence de la République : la construction des chalets. À Dellys, les autorités ont ouvert un immense camp dans le sud de la nouvelle-ville et construit un autre sur le rivage de la plage «Les Salines» à l'Est de la ville. Depuis l'été 2003, les dizaines de familles relogées dans les chalets exigus sont en attente d'acquisition d'un logement social dans la nouvelle-ville. Leur, vie dans les conditions actuelles, est très pénible. Car, force est d'admettre que ces chalets sont très réduits : à tout casser, une vingtaine de mètres carrés pour loger parfois de nombreuses personnes. L'espace est partagé entre une petite cuisine, les sanitaires, un coin salon et une minuscule chambrette. Tout au tour, à l'extérieur, la vie s'est mise à s'organiser après les premiers mois suivant la catastrophe naturelle. Des clôtures ont été réalisées pour parer à toute promiscuité et des petits jardins potagers et fleuris sont grignotés sur l'espace commun. Certains habitants ont même profité de l'éloignement du camp de la ville pour ouvrir des épiceries de proximité. Le quartier est alimenté en électricité et en eau potable mais cette dernière n'arrive pas assez souvent comme le font constater certains habitants. «Les conditions de vie, ici, sont effroyables, nous ne pouvons plus bouger à l'intérieur de ces boîtes métalliques » dit un jeune père de famille amèrement avant de poursuivre : «Je ne peux pas accueillir une personne de plus que ma famille qui est à l'étroit, de plus avec les enfants qui grandissent, et qui ont besoin d'espace pour faire leur devoirs scolaires, nous avons de plus en plus du mal à se tenir dedans.» Selon les informations en notre possession, la catégorie des demandes similaires se comptent par milliers de mal-logés. Aussi, leur satisfaction prendra encore des années. Autant dire que les survivants à la catastrophe sont en voie d'achèvement par l'administration…
Mohamed Ghernaout (LCA)