par PHOENIX Dim 16 Mai - 17:46
Voici un article qui parle soit-disant de cet évenement, paru sur TSA:
Expérience démocratique inédite : l'équipe municipale de Dellys présente son bilan aux citoyens
REPORTAGE. Dellys, cette délicieuse ville côtière a quelques 120 km à l’est d’Alger a été le théâtre cette fin de semaine d’un événement politique majeur : le maire et son staff avaient rendez-vous avec la population pour rendre des comptes sur la gestion de la commune deux ans après les élections locales. Du jamais vu ! Un élu qui rend compte à ses électeurs sur la gestion de la cité.
« C’était une promesse que nous avions faite aux gens lors de notre campagne électorale. Nous voulions faire le bilan de notre gestion, dire aux gens droit dans les yeux ce qui a été réalisé et ce qui attend de l’être, mais nous voulions surtout écouter, avoir un feedback», explique Rabah Zerouali, le maire de l’APC, élu sur une liste indépendante.
La réunion entre les élus et la population a eu lieu dans le nouveau centre culturel de la ville. Prés de 500 personnes ont répondu présentes à l’appel. Des jeunes, des chômeurs, des curieux, des représentants de la société civile, des religieux… et même un député MSP qui était visiblement là pour récupérer un peu de la popularité de l'équipe municipale.
D’emblée le maire est entré dans le vif du sujet : « la commune de Dellys est déficitaire », a-t-il dit, comme un grand nombre de communes d’Algérie, regrettant que jusqu'ici son son potentiel touristique n'ait pas été exploité. Il n'y a en effet pas un seul hôtel à Dellys.
Dellys a vu les forces de la nature se déchainer contre elle : un tremblement de terre et des inondations ont défiguré la ville ces deux dernières années. « Notre mission première était de redonner un visage à la ville. De la rendre propre, » a affirmé Rabah Zerouali à l’assistance. Il a énuméré les différents projets qui ont été réalisés depuis que son équipe a pris en charge les affaires de la cité : une salle omnisport, des ponts, des routes, le goudronnage de certains tronçons, des escaliers qui permettent de contourner la ville, l’assainissement du réseau de distribution d’eau, des châteaux d’eaux, et une décharge publique. « Dellys n’avait pas de décharge, c’était pratiquement devenue une poubelle à ciel ouvert, » a ainsi commenté le maire.
Ensuite il a ouvert le débat et beaucoup de gens ont pris la parole. « C’est bien, mais nous voulons plus, » a dit quelqu’un. Un autre a clamé haut et fort son soutien au maire, mais a ajouté: « moi j’habite en dehors de la commune, les routes sont inexistantes. Nous n’avons pas de gaz. Faites quelque chose. » Petit moment de tension lorsqu'un homme est tombé à bras raccourcis sur l'équipe municipale. Mais l’assistance l'a interrompu en lui rappelant qu’il avait été membre de l’ancienne équipe et que des poursuites judiciaires avaient été lancées contre lui pour détournement de biens publics. Le chef des imams de la région de Dellys a également pris la parole: « je vais prier pour vous, mais n’oubliez pas de nous régler le problème de la route qui mène vers deux cimetières situés dans un petit village en dehors de Dellys ».
Le maire a alors repris la parole pour répondre aux doléances et apporter des précisions.« Nous voulons faire beaucoup de choses pour 2010 comme par exemple un gare routière, mais à ce jour nous n’avons pas de budget. Nous attendons que le plan quinquennal soit débloqué. Il faut savoir que Dellys à besoin de 200 milliards de centimes pour être remise a niveau », a-t-il expliqué.
Un notable de la ville qui a préféré rester anonyme nous a ainsi affirmé : « Dellys est un bijou, une carte postale, un morceau de paradis. Il faut sauver cette ville millénaire qui a tant souffert. Durant le terrorisme, c’était un no man’s land. Aujourd’hui la paix est de retour, mais le développement n’est pas encore au rendez vous. Le chômage est le lot de 90% des jeunes. La drogue gagne du terrain. Et les terroristes n’ont pas perdu espoir de recruter des jeunes oisifs à en mourir ». Un souci d'autant plus pertinent qu’un attentat terroriste avait eu lieu à Baghlia, à quelques kilomètres de Dellys, la veille de cette rencontre. « Ils appâtent les jeunes chômeurs en leur promettant monts et merveilles, malheureusement parfois cela marche», a commenté un citoyen.
Des questions fusent de partout. Le maire et son staff répondent avec le maximum de précision. Un data show est utilisé. L’heure de la prière approche. Le maire lève la séance en promettant de revenir dans six mois faire un autre bilan. « Rendre des comptes, c’est important », réitère Rabah Zerouali. Son adjoint en plaisantant lui répond: « ma femme ce matin m’avait prédit que notre rencontre avec la population finirait par une pluie de sandales à la Saddam. Finalement on s’en tire bien. Et les gens ont apprécié notre transparence ». Une expérience démocratique à méditer donc.
TSA.
N.B: encore de la communication!.