Un éditorial qui mérite d’être lu et espérant que ce débat sur la réforme de l’organisation onusienne dont on parle ces derniers temps électrise les esprits d’Obama , sarko et……..
Un printemps à l’ONU
Par Nordine Mzalla
On ne peut guère s’empêcher de comparer le débat qui agite l’organisation des Nations unies ces derniers jours à une discussion entre de vieux parents conservateurs et cyniques et de jeunes idéalistes dénonçant les inégalités du monde. L’actualité internationale rajoutant à chaque heure un peu plus de désillusion chez ceux qui croient encore qu’il est possible d’imposer leurs droits sans rapport de force favorable. En l’occurrence, il est question de réformer le fonctionnement de l’entreprise que dirige actuellement Ban Ki-moon. La multinationale onusienne, qui prétend gérer dans la collégialité certaines activités de la planète, attribue dans la réalité les pleins pouvoirs à un cercle étroit de pays qui ont ce droit de veto presque divin, à en croire le fait établi difficilement ébranlable depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Un veto qui a fait beaucoup plus de mal à la communauté des nations qu’il n’a pu empêcher de conflits ou de résolutions scélérates contre des Etats souverains. Que des Africains ou des Latinos-Américains se plaignent de ne pas être assez bien représentés à l’ONU, que les Caraïbes ou certains pays d’Asie montent aussi au créneau pour dénoncer la confiscation de ce qu’on appelait jadis la Société des nations, cela ne changera peut-être rien si l’on ne parvient pas au préalable à se débarrasser de clivages insupportables pour une large partie de l’humanité. Il faut le dire sans plus de tabous, l’hégémonie des cinq vétosiens s’apparente à une sorte de violence permanente menaçant de sa foudre. Or, l’émergence de nouvelles puissances ne peut s’accommoder de tels archaïsmes fondés sur l’équilibre d’influences désormais révolu. Ban Ki-moon et les dirigeants des Etats-Unis, de la Russie, de la Chine, de la Grande-Bretagne ou de la France ne peuvent pas l’ignorer, l’équilibre est devenu si précaire que l’ONU risque d’imploser définitivement. Tandis que nous avons franchi le cap des 7 milliards d’individus soumis à l’arbitrage d’une organisation prise en otage par quelques voix suffisantes et que de savants consultants s’efforcent de promouvoir l’idée d’un gouvernement mondial, il n’est pas exclu que des peuples entiers se mobilisent pour signifier à ces hyper grands électeurs du Conseil de sécurité un «Dégagez !». Mais les tout-puissants voudront-ils du printemps à l’ONU ?
Le jeune indépendant - du 10.11.2011
Un printemps à l’ONU
Par Nordine Mzalla
On ne peut guère s’empêcher de comparer le débat qui agite l’organisation des Nations unies ces derniers jours à une discussion entre de vieux parents conservateurs et cyniques et de jeunes idéalistes dénonçant les inégalités du monde. L’actualité internationale rajoutant à chaque heure un peu plus de désillusion chez ceux qui croient encore qu’il est possible d’imposer leurs droits sans rapport de force favorable. En l’occurrence, il est question de réformer le fonctionnement de l’entreprise que dirige actuellement Ban Ki-moon. La multinationale onusienne, qui prétend gérer dans la collégialité certaines activités de la planète, attribue dans la réalité les pleins pouvoirs à un cercle étroit de pays qui ont ce droit de veto presque divin, à en croire le fait établi difficilement ébranlable depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Un veto qui a fait beaucoup plus de mal à la communauté des nations qu’il n’a pu empêcher de conflits ou de résolutions scélérates contre des Etats souverains. Que des Africains ou des Latinos-Américains se plaignent de ne pas être assez bien représentés à l’ONU, que les Caraïbes ou certains pays d’Asie montent aussi au créneau pour dénoncer la confiscation de ce qu’on appelait jadis la Société des nations, cela ne changera peut-être rien si l’on ne parvient pas au préalable à se débarrasser de clivages insupportables pour une large partie de l’humanité. Il faut le dire sans plus de tabous, l’hégémonie des cinq vétosiens s’apparente à une sorte de violence permanente menaçant de sa foudre. Or, l’émergence de nouvelles puissances ne peut s’accommoder de tels archaïsmes fondés sur l’équilibre d’influences désormais révolu. Ban Ki-moon et les dirigeants des Etats-Unis, de la Russie, de la Chine, de la Grande-Bretagne ou de la France ne peuvent pas l’ignorer, l’équilibre est devenu si précaire que l’ONU risque d’imploser définitivement. Tandis que nous avons franchi le cap des 7 milliards d’individus soumis à l’arbitrage d’une organisation prise en otage par quelques voix suffisantes et que de savants consultants s’efforcent de promouvoir l’idée d’un gouvernement mondial, il n’est pas exclu que des peuples entiers se mobilisent pour signifier à ces hyper grands électeurs du Conseil de sécurité un «Dégagez !». Mais les tout-puissants voudront-ils du printemps à l’ONU ?
Le jeune indépendant - du 10.11.2011