Au Maroc, une nouvelle fois, dimanche soir 29 mai 2011, des manifestations organisées par le Mouvement du 20 février ont été violemment dispersées par les forces de l’ordre dans plusieurs villes du pays, causant des morts et des blessés. C’est à Casablanca et à Tanger qu’elles ont rassemblé le plus de participants. Les jeunes du Mouvement du 20 février ont de plus en plus de mal, en raison de la féroce répression du régime, à se rassembler pour revendiquer des réformes politiques dans le royaume marocain.
Depuis quelques semaines, les forces de l’ordre s’interposent systématiquement pour disperser des mouvements considérés comme non autorisés par les autorités. Selon l’Association marocaine des droits de l’homme, les dispersions des rassemblements sont violentes, se faisant à coup de matraque ou de bâton, et se soldent par des arrestations. L’Amdh s’inquiète que les autorités marocaines ne respectent plus le droit de manifester. De son côté, le pouvoir estime que les manifestants ont décidé de passer outre les interdictions. Khalid Naciri, le porte-parole du gouvernement, assure que les forces de l’ordre ont reçu des « instructions » de ne pas céder à la « provocation ». Selon lui, le Mouvement du 20 février n’est plus qu’une « enseigne utilisée par des groupes islamistes et d’extrême gauche. De son côté le ministre marocain de l’Intérieur, Taieb Cherqaoui, a annoncé que 5 personnes ont trouvé la mort et 128 ont été blessées, dont 115 membres des forces de l’ordre, lors de « troubles » ayant émaillé les manifestations qui ont eu lieu dimanche dans plusieurs villes du Maroc. Les corps calcinés de 5 personnes ont été retrouvés à l’intérieur de l’une des agences bancaires incendiées par les manifestants dans la ville d’Al Hoceima dans le nord du pays, selon la version donnéé par Taieb Cherqaoui, lors d’une conférence de presse à Rabat. Il a également ajouté que 33 édifices publics, 24 agences bancaires, 50 commerces et édifices privés, ainsi que 66 véhicules avaient été incendiés ou endommagés. Taieb Cherqaoui a noté qu’une enquête a été diligentée et que 120 personnes ont été interpellées suite à ces troubles.
Plusieurs milliers de personnes ont manifesté dimanche dans de nombreuses villes du Maroc pour réclamer des réformes politiques et une amélioration des conditions de vie, en réponse à l’appel de jeunes Marocains sur Facebook qui ont baptisé leur mouvement du ‘20 février’. Selon le ministre marocain, ces troubles ont éclaté à Tanger, Tétouan, Larache, Al-Hoceima, dans le Nord, Marrakech et Guelmin dans le Sud, ainsi qu’à Sefrou (Centre).
M. B. (Le courrier d'Algerie).