par ZURICH - Mohammed Bin Hammam s'est retiré de l'élection présidentielle de la FIFA, avant d'être suspendu, dimanche, le temps que durera l'enquête interne sur une fraude présumée. De plus, le président sortant Joseph Blatter a été blanchi et devra être réélu mercredi, mais son image est fortement entachée.
Le week-end a été agité. Un premier coup de tonnerre a résonné dans la nuit de samedi à dimanche. Bin Hammam, originaire du Qatar et président de la Confédération asiatique, a annoncé le retrait de sa candidature avant son audition devant le comité d'éthique dans cette affaire de fraude électorale. Blatter, 75 ans, président sortant est sorti vainqueur des auditions ce dimanche devant le comité d'éthique au siège de la FIFA à Zurich.
Blatter a été blanchi et Bin Hammam a été suspendu, tout comme d'autres rouages présumés dans cette affaire : Jack Warner, vice-président de la FIFA et président de la CONCACAF, ainsi que deux responsables du soccer caribéen, Debbie Minguell et Jason Sylvester.
Jérôme Valcke, secrétaire général de la FIFA, a indiqué que l'élection présidentielle était maintenue le 1er juin en dépit de tous ces remous: Blatter, est donc seul candidat à sa succession mercredi pour un quatrième et dernier mandat, comme lors de la précédente élection d'ailleurs.
Bin Hammam et Warner contre-attaquent lourdement
Toutefois, «l'image de la FIFA en a beaucoup souffert», a d'ailleurs reconnu Blatter dans un bref communiqué. Une image d'autant plus salie que Bin Hammam et Warner ont contre-attaqué violemment par blogue et communiqué interposés. Tous deux ont mis en cause Valcke et Blatter.
Warner, qui avait prédit un «tsunami» a dit «qu'à Miami, au Congrès de la CONCACAF, le 3 mai, M. Blatter avait fait un don de 1 million $ à la CONCACAF»: «Cela a ennuyé le président (de l'UEFA) Michel Platini, qui était présent, et a approché Valcke, lui disant que M. Blatter n'avait pas de permission du comité des finances pour ce don, ce à quoi Jérôme Valcke a répondu qu'il trouverait l'argent pour M. Blatter».
Bin Hammam a dénoncé «l'influence» de Valcke sur le comité d'éthique.
Le dirigeant qatari et Warner ont ainsi répondu au comité éthique de la FIFA, qui a confirmé, dimanche, étudier une allégation: Bin Hammam et Warner auraient offert pour 40 000$ de cadeaux à des fédérations nationales en échange de leurs votes à l'élection présidentielle, lors d'une réunion à Trinidad les 10 et 11 mai. Bin Hammam est par ailleurs également accusé par la presse britannique d'avoir monnayé des voix pour que le Qatar obtienne la Coupe du monde en 2022.
Discours attendu
Ces révélations auraient-elles poussé Bin Hammam à retirer sa candidature ? Des sources proches du dossier évoquent des pressions de hauts responsables du Qatar.
Jusqu'ici, Bin Hammam s'était montré plus combatif. À sa demande, Blatter a été à son tour visé par une procédure du comité d'éthique et convoqué ce dimanche. Selon le président de la Confédération asiatique, Blatter aurait été informé «à l'avance» par Warner de versements présumés d'argent en liquide aux participants de la Confédération des Caraïbes.
Accusation démontée par le comité d'éthique. Selon Petrus Damaseb, président de celui-ci, à qui la presse a demandé plusieurs fois de clarifier ses réponses dimanche, Blatter n'aurait pas été «informé», mais Warner lui aurait «demandé conseil». Il lui aurait répondu de ne pas procéder à de tels versements. D’après Damaseb, il n'y avait donc pas de raison que Blatter rapporte des faits.
Le discours d'investiture de Blatter, mercredi, est maintenant très attendu.
AFP.
