Le virus du sida n'est plus détecté chez un Américain qui avait reçu une greffe de moelle osseuse pour traiter sa leucémie. Une «guérison» que les experts commentent avec prudence.
Un malade «guéri» du sida ? La nouvelle interpelle forcément . Car si les antirétroviraux permettent aujourd'hui de maintenir à un niveau très bas la présence du virus chez un patient, personne ne sait encore éradiquer complètement la maladie. Le VIH reste donc toujours présent à faible dose dans l'organisme des malades. Mais cette fois, des chercheurs allemands pensent avoir réussi à supprimer toute trace de séropositivité chez un patient. Un article publié dans la revue Blood explique comment une greffe de moelle osseuse, effectuée dans le cadre d'un traitement contre une leucémie, a permis d'aboutir à ce résultat inédit.
En 2007, Timothy Brown, un Américain séropositif de 40 ans vivant en Allemagne, est traité par le Dr Gero Hütter de l'hôpital universitaire de la Charité de Berlin pour une leucémie, un cancer du système immunitaire. Il est soumis à une chimiothérapie et une radiothérapie, qui suppriment entièrement ses cellules immunitaires défaillantes. Puis il subit une greffe de moelle osseuse, destinée à produire de nouvelles cellules immunitaires saines. A l'approche de la greffe, on lui demande de cesser de prendre ses antirétroviraux, par crainte que les médicaments nuisent au succès de l'opération.
Une mutation génétique rare
Mais le donneur n'a pas été choisi seulement pour sa compatibilité avec Timothy. Il est aussi porteur d'une mutation génétique rare, qui rend ses cellules immunitaires résistantes aux principales formes de VIH (90% des virus transmis par voie sexuelle). A l'instar d'environ 1% de la population européenne, il a en effet hérité de ses deux parents d'un même gène CCR5 muté. Grâce à cela, il ne présente pas de récepteurs CCR5 à la surface des cellules immunitaires LT4 attaquées par le VIH.
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