Ils sont riches, très riches, et veulent être soumis à un impôt plus fort: des millionnaires américains demandent à l'administration Obama de les taxer plus dans l'espoir d'aider à résorber l'abyssal fossé qui les sépare de leurs compatriotes moins bien lotis.
Quarante-cinq millionnaires ont lancé une pétition à cet effet. Au nom de la «santé fiscale de notre nation et du bien-être de nos concitoyens», ils demandent l'abandon d'allègements fiscaux accordés depuis 2001 aux contribuables dont les revenus annuels excèdent le million de dollars.
Le moment n'a pas été choisi au hasard: ces allégements fiscaux, approuvés sous George W. Bush, arrivent à expiration à la fin de l'année. Et les démocrates, sortis affaiblis des législatives au début du mois, souhaitent contre l'avis des républicains réserver à l'avenir ce dispositif aux familles gagnant moins de 250.000 dollars par an.
Parmi les signataires on trouve Ben Cohen, fondateur des crèmes glacées Ben & Jerry's, le directeur de fonds spéculatifs Michael Steinhardt ou encore un avocat de Californie à la retraite Guy Saperstein.
«Nos taux d'imposition sont parmi les plus bas des pays industrialisés»
Ce dernier a expliqué avoir été envahi par un sentiment de «frustration» lorsque le président Barack Obama a récemment évoqué la possibilité d'une extension provisoire des allègements pour les plus riches en échange d'une pérennisation des allègements pour les autres.
«Je pense que notre pays va mal», dit Guy Saperstein. «Lorsque les temps sont durs, les plus riches doivent se serrer un peu la ceinture. Et ce n'est pas un gros sacrifice. Nos taux d'imposition sont parmi les plus bas des pays industrialisés», lance-t-il.
Selon Guy Saperstein, 1.500 personnes ont apporté leur soutien à la pétition dont il est à l'origine avec d'autres. Philippe Villers, un homme d'affaires d'origine française, fondateur de Computervision et dirigeant de Grain Pro, compte parmi eux. La raison en est simple: «je ne pense pas que (proroger les allègements…Lire la suite sur Libération.fr