SALUT
Extraits de Demain se lèvera le jour
-«J’ai vécu un demi-siècle sous le régime colonial. J’en ai subi les contrecoups autant sinon plus que mes autres compatriotes. Je n’appartiens pas à la chevalerie arabe, ni à la noblesse maraboutique, pas même à la «bourgeoisie».
- Le racisme des Français d’Algérie n’était pas identique à celui de l’Afrique du Sud. Ce que les colons n’ont jamais
admis est le fait que nous revendiquions pour échapper aux lois d’exception et nous élever à leur niveau.
Cette revendication les rendait haineux et méchants, car ils avaient conservé de l’arabe une peur viscérale venue
du Moyen-Âge, peur attisée par la crainte de nous voir bénéficier des mêmes droits qu’eux.
- En juillet 1962, l’indépendance acquise, nous nous sommes comportés comme un peuple sous-développé et primitif.
Nous nous sommes disputés les places et nous avons tourné le dos aux valeurs et aux vertus qui nous ont conduits à la victoire. J’ai vu nos mœurs dégénérer en traumatisant l’Algérie musulmane comme elle ne l’avait été durant la guerre. Notre République algérienne a été affublée d’un appendice, celui de «démocratie populaire», ce qui veut dire, en clair, qu’elle n’est ni démocratique ni populaire.
-Tout ce qui a motivé notre insurrection a été saboté : le respect des droits de l’homme, celui des libertés individuelles
et de la dignité du citoyen, le retour du fellah à la terre, le respect de la propriété privée. Nous sommes installés
dans le provisoire et la médiocrité et nous avons cessé de travailler. Dans leur majorité, les Algériens ont confondu indépendance et Etat-providence. Tout un chacun se mit à attendre les pétro-dollars.
- Peut-être le lecteur permettra-t-il à mon âge d’exprimer un souhait : celui de voir les générations de demain vivre de
leur travail, s’entourer de bien-être et vivre en paix. C’est mon vœu le plus cher.
-La nuit coloniale est morte. Le Moyen-Âge et sa violence se meurent. Les guerres religieuses s’achèvent. Demain se lèvera le jour».
Alger, mars 1985 F. Abbas
Extraits de Demain se lèvera le jour
-«J’ai vécu un demi-siècle sous le régime colonial. J’en ai subi les contrecoups autant sinon plus que mes autres compatriotes. Je n’appartiens pas à la chevalerie arabe, ni à la noblesse maraboutique, pas même à la «bourgeoisie».
- Le racisme des Français d’Algérie n’était pas identique à celui de l’Afrique du Sud. Ce que les colons n’ont jamais
admis est le fait que nous revendiquions pour échapper aux lois d’exception et nous élever à leur niveau.
Cette revendication les rendait haineux et méchants, car ils avaient conservé de l’arabe une peur viscérale venue
du Moyen-Âge, peur attisée par la crainte de nous voir bénéficier des mêmes droits qu’eux.
- En juillet 1962, l’indépendance acquise, nous nous sommes comportés comme un peuple sous-développé et primitif.
Nous nous sommes disputés les places et nous avons tourné le dos aux valeurs et aux vertus qui nous ont conduits à la victoire. J’ai vu nos mœurs dégénérer en traumatisant l’Algérie musulmane comme elle ne l’avait été durant la guerre. Notre République algérienne a été affublée d’un appendice, celui de «démocratie populaire», ce qui veut dire, en clair, qu’elle n’est ni démocratique ni populaire.
-Tout ce qui a motivé notre insurrection a été saboté : le respect des droits de l’homme, celui des libertés individuelles
et de la dignité du citoyen, le retour du fellah à la terre, le respect de la propriété privée. Nous sommes installés
dans le provisoire et la médiocrité et nous avons cessé de travailler. Dans leur majorité, les Algériens ont confondu indépendance et Etat-providence. Tout un chacun se mit à attendre les pétro-dollars.
- Peut-être le lecteur permettra-t-il à mon âge d’exprimer un souhait : celui de voir les générations de demain vivre de
leur travail, s’entourer de bien-être et vivre en paix. C’est mon vœu le plus cher.
-La nuit coloniale est morte. Le Moyen-Âge et sa violence se meurent. Les guerres religieuses s’achèvent. Demain se lèvera le jour».
Alger, mars 1985 F. Abbas