Le paludisme, qui touche 250 millions de personnes tous les ans, proviendrait des gorilles. C'est la découverte faite par une équipe internationale, publiée jeudi dans Nature, et qui pourrait permettre de mieux traiter cette maladie.
Le parasite responsable de ce fléau a été découvert en 1880 par un médecin français, Alphonse Laveran. Son vecteur - les moustiques anophèles ' l'a été par le Britannique Ronald Ross en 1897 mais les scientifiques s'affrontaient sur sa provenance. L'étude présentée porte sur le parasite Plasmodium falciparum, «la forme la plus mortelle, la plus virulente et la plus fréquente» parmi les cinq recensées chez l'homme, explique Eric Delaporte, chercheur à l'Institut de recherche pour le développement (IRD), basé à Marseille (Bouches-du-Rhônes), et co-auteur de la publication.
«Jusqu'à un passé récent, on pensait que le réservoir de l'infection était exclusivement l'homme. C'est seulement dans les années 2009-2010 qu'on s'est aperçu que différentes espèces de grands singes - les bonobos, les chimpanzés et les gorilles - étaient porteurs de souches proches de la forme humaine de paludisme», explique-t-il. Pour aller plus loin, les chercheurs ont donc travaillé sur l'analyse de près de 3.000 échantillons fécaux, collectés sur 57 sites à travers l'Afrique centrale, sous la direction de Beatrice Hahn, de l'université d'Alabama à Birmingham (Etats-Unis).
Des pistes à élucider
Le premier enseignement est que ni bonobos, ni gorilles de l'est ne sont infectés par le paludisme. En revanche, le parasite est largement répandu - à hauteur de 32% à 48% - chez les gorilles de l'ouest (Cameroun, Gabon...) et les chimpanzés. Restait à déterminer qui de l'homme ou du singe avait contaminé l'autre. Grâce à un séquençage d'ADN, ils ont découvert que «ce sont les gorilles qui ont contaminé les humains, et non l'inverse», résume-t-il.
Prochaine étape: lever le voile sur les nombreuses incertitudes qui demeurent concernant la date de l'épisode de transmissio ... lire la suite de l'article sur www.20minutes.fr