C'est une loi comme le gouvernement tunisien en a le secret. Anodine en apparence, liberticide dans ses implications. Adopté par le Parlement le 15 juin sans véritable discussion, ce texte sur la «sécurité économique» suscite de virulentes critiques des organisations internationales des droits de l'homme, dont Amnesty International.
Plusieurs ONG ont organisé vendredi une conférence de presse à Paris pour interpeller l'Union européenne sur les dangers de cette loi, qui punit toute personne incitant les étrangers à ne pas investir en Tunisie, à ne pas signer d'accord commercial avec Tunis, à ne pas prêter de l'argent au pays ou encore à ne pas y aller en vacances...
Pour le gouvernement, il s'agit d'une législation comme il en existe dans de nombreux autres pays. Elle «incrimine l'établissement de contacts avec des agents d'un Etat étranger, d'institutions ou d'organisations étrangères dans le but de les inciter à porter atteinte aux intérêts vitaux de la Tunisie relatifs à sa sécurité économique», assure le ministère tunisien de la Justice dans un communiqué, qui souligne que la peine encourue est de cinq ans de prison et non pas vingt. Bref, un arsenal anti-espionnage industriel qui «ne concerne ni la liberté d'opinion et d'expression ni la criminalisation de la défense des droits de l'homme».
Pas si simple. La rédaction, volontairement floue du texte, ouvre la porte à la répression. Surtout, son timing alarme les défenseurs des droits de l'homme. La Tunisie est en pleine négociation d'un «statut avancé» avec l'Union européenne, qui doit aboutir avant la fin de l'année. Or, plusieurs militants tunisiens des droits de l'homme se sont mobilisés pour que Bruxelles soit plus strict envers Tunis dans le respect des droits de l'homme et de la liberté d'expression. Certains ont fait le voyage en Europe pour tenter d'alerter la Commission européenne et l'Europarlement,... lire la suite de l'article sur Libération.fr
N.B: ça va donner des idées aux mafieux qui gouvernent l'Algerie!.