Pour les initiateurs de cette action, il s’agit surtout d’exprimer leur ras-le-bol face à une situation qui n’a que trop duré. Les prix de tous les produits alimentaires augmentent sans cesse, les salaires sont indécents et la vie des Algériens est devenue infernale.
Irane Belkhedim - Alger - (Le Soir) - Aujourd’hui sera une journée nationale sans achats. Cette initiative, une première en Algérie, est chapeautée par de jeunes universitaires algériens qui ont souhaité protester d’une manière «pacifiste et apolitique» contre la flambée continue des prix de tous les produits alimentaires. «Nous devons briser le silence qui a toujours entouré la question. C’est une journée pour dire que nous en avons assez ! Assez ! Ce qui se passe est aberrant et l’Etat doit faire son travail», souligne Zoubir Fadel, journaliste au quotidien national El Khabar, l’initiateur de cette démarche. Il explique que l’idée d’organiser un tel mouvement a été spontanée. «Je suis responsable de la rubrique “Marché”, ce qui me permet de suivre en permanence les prix. Une flambée incroyable ! En quelques semaines seulement ! C’est trop», lâchet- il. Pour adhérer à cette protestation nationale, il suffit de bouder les commerces de 6 à 18h et de boycotter les produits suivants : sucre, huile de table, huile d’olive, fruits et légumes, légumes secs, lait en poudre, café, boissons gazeuses, jus, gâteaux et pâtisserie et toutes sortes de conserves. «On ne s’attend pas à ce qu’il y ait une participation massive, mais nous espérons marquer le coup et exprimer notre ras-le-bol face à une situation qui perdure. Nous faisons surtout appel à la conscience citoyenne», dira-t-il encore, ajoutant qu’une opération de sensibilisation a déjà été lancée sur la Toile et le réseau social Facebook. Le téléphone portable a également été un excellent moyen de communication. Les syndicats de la santé et de l’éducation ont aussi mis la main à la pâte et aidé les jeunes universitaires à organiser leur campagne. «Beaucoup d’Algériens vivant en Italie, au Canada et en France nous ont soutenus. Ici, des citoyens nous ont aidés à élaborer, gratuitement, les affiches. C’est génial ! Les gens ont adhéré à l’opération malgré les tentatives de pression pour nous décourager.» Zoubir Fadel avait prévu d’organiser une rencontre avec les journalistes à la Maison de la presse Tahar- Djaout pour expliquer les objectifs de cette campagne. «La direction a refusé à la dernière minute de nous donner la salle. Nous avons été alors contraints de parler dehors, dans la cour.» Lui et son ami ont aussi été obligés de décoller les affiches qu’ils avaient collées sur le mur. «Nous ne représentons aucun parti politique ou une quelconque association. Nous sommes des citoyens ordinaires qui tiennent à s’exprimer», soutient-il, précisant que beaucoup d’organisations, comme la Fédération nationale des associations de la protection des consommateurs d’Oran, ont essayé de récupérer l’évènement. «Nous avons refusé ! Il n’est pas question de faire ça ! Le pays compte une cinquantaine d’associations qui ne font rien !»
I. B.
Irane Belkhedim - Alger - (Le Soir) - Aujourd’hui sera une journée nationale sans achats. Cette initiative, une première en Algérie, est chapeautée par de jeunes universitaires algériens qui ont souhaité protester d’une manière «pacifiste et apolitique» contre la flambée continue des prix de tous les produits alimentaires. «Nous devons briser le silence qui a toujours entouré la question. C’est une journée pour dire que nous en avons assez ! Assez ! Ce qui se passe est aberrant et l’Etat doit faire son travail», souligne Zoubir Fadel, journaliste au quotidien national El Khabar, l’initiateur de cette démarche. Il explique que l’idée d’organiser un tel mouvement a été spontanée. «Je suis responsable de la rubrique “Marché”, ce qui me permet de suivre en permanence les prix. Une flambée incroyable ! En quelques semaines seulement ! C’est trop», lâchet- il. Pour adhérer à cette protestation nationale, il suffit de bouder les commerces de 6 à 18h et de boycotter les produits suivants : sucre, huile de table, huile d’olive, fruits et légumes, légumes secs, lait en poudre, café, boissons gazeuses, jus, gâteaux et pâtisserie et toutes sortes de conserves. «On ne s’attend pas à ce qu’il y ait une participation massive, mais nous espérons marquer le coup et exprimer notre ras-le-bol face à une situation qui perdure. Nous faisons surtout appel à la conscience citoyenne», dira-t-il encore, ajoutant qu’une opération de sensibilisation a déjà été lancée sur la Toile et le réseau social Facebook. Le téléphone portable a également été un excellent moyen de communication. Les syndicats de la santé et de l’éducation ont aussi mis la main à la pâte et aidé les jeunes universitaires à organiser leur campagne. «Beaucoup d’Algériens vivant en Italie, au Canada et en France nous ont soutenus. Ici, des citoyens nous ont aidés à élaborer, gratuitement, les affiches. C’est génial ! Les gens ont adhéré à l’opération malgré les tentatives de pression pour nous décourager.» Zoubir Fadel avait prévu d’organiser une rencontre avec les journalistes à la Maison de la presse Tahar- Djaout pour expliquer les objectifs de cette campagne. «La direction a refusé à la dernière minute de nous donner la salle. Nous avons été alors contraints de parler dehors, dans la cour.» Lui et son ami ont aussi été obligés de décoller les affiches qu’ils avaient collées sur le mur. «Nous ne représentons aucun parti politique ou une quelconque association. Nous sommes des citoyens ordinaires qui tiennent à s’exprimer», soutient-il, précisant que beaucoup d’organisations, comme la Fédération nationale des associations de la protection des consommateurs d’Oran, ont essayé de récupérer l’évènement. «Nous avons refusé ! Il n’est pas question de faire ça ! Le pays compte une cinquantaine d’associations qui ne font rien !»
I. B.