Goran Hadzic, le dernier inculpé du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY), a été arrêté mercredi à 08h24 locales, a annoncé le président serbe, Boris Tadic.
«Par cela, la Serbie clôt le chapitre le plus difficile dans la coopération avec le Tribunal de la Haye», a ajouté le président Tadic dans une conférence de presse, précisant que l’arrestation avait eu lieu dans la région de la Fruska Gora, à une centaine de kilomètres au nord-ouest de Belgrade.
Les principaux points d'accusation
Goran Hadzic, 52 ans, a été de juin 1991 à décembre 1993 le président de deux républiques successives proclamées par des sécessionnistes serbes suite à la déclaration d’indépendance de la Croatie en 1991. La Krajina s’étendait sur environ un tiers du territoire croate.
Selon son acte d’accusation devant le TPIY, l’objectif de ce Serbe né en Croatie était «l’expulsion définitive d’une majorité de la population croate et non-serbe d’environ un tiers du territoire de la République croate», notamment par le transfert forcé de plus de 27.000 civils.
«Il a ouvertement épousé et encouragé la création par la violence d’un Etat serbe homogène» sur des territoires du sud et de l’est de la Croatie occupés par les séparatistes serbo-croates, poursuit l’acte d’accusation.
Il doit répondre de quatorze chefs de crimes contre l’humanité et crimes de guerre pour «l’extermination et le meurtre», mais aussi «la détention prolongée» dans des «conditions inhumaines» de centaines de civils croates et non-serbes.
«Les conditions de vie dans ces camps de détention étaient brutales et caractérisées par des traitements inhumains, la surpopulation, la faim, le travail forcé» mais aussi «la torture, des coups et agressions sexuelles», selon l’acte de accusation.
Le texte mentionne notamment la responsabilité de M. Hadzic dans le massacre de l’hôpital de Vukovar, au cours duquel 264 civils qui s’y étaient réfugiés ont été tués après avoir été emmenés dans les environs de la ville par l’armée fédérale yougoslave (JNA) et les troupes sécessionnistes serbes.
Dès le début de la guerre de Croatie, qui a fait quelque 20.000 morts, Vukovar avait été assiégée par la JNA et les sécessionnistes serbes de Croatie qui s’opposaient à l’indépendance croate.
(Source AFP)